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INTERVIEW
coupe du monde de foot en Russie. Je crois que cela a pu permettre de donner naissance à un certain sentiment de fierté nationale. Une fierté non revendicative parce qu’assez assurée d’elle-même. C’était tout de même formidable de voir ce pays vibrer à l’unisson de son équipe. On a pu aussi y voir l’avènement d’une nouvelle génération ; une jeunesse, étonnamment mature et qui sait garder une certaine retenue dans la victoire, une certaine dignité, malgré le miroir aux alouettes du « foot business ».
Autre moment fort, celui-là tragique, et qui a aussi à voir avec cette résurgence d’un sentiment national partagé par tous: le sacrifice héroïque du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame. Ce sacrifice nous place face à nos responsabilités. C’est singulièrement à nous, élus, de faire vivre sa mémoire et son exemple, comme celle de ceux qui sont tombés face au terrorisme. Je crois aussi qu’il nous oblige à porter le débat sur le terrain du respect, de la modération. La dégradation du débat public, notamment sur les réseaux sociaux, m’interroge profondément car lorsque l’insulte succède à l’argument, c’est toute la démocratie qui se trouve affaiblie.
Talence donc, où vous achevez votre première année de « plein exercice » en tant que maire. Qu’en reste-t-il déjà dans le souvenir ?
ES: Déjà, croyez-le, j’en ai aimé chaque seconde. Je comprends mieux maintenant pourquoi Alain Cazabonne me disait que c’était le plus beau des mandats. Je me souviens de cet enfant qui récemment un jour est venu me voir pour me dire « si j’étais maire, je changerais la taille des égouts pour que mes billes ne tombent plus dedans »... Au fond, c’est ce que j’essaie de faire. On peut agir dans le concret, rapidement, et voir tout aussi rapidement les effets des décisions prises.
l’activité économique. Il faut considérer que cette année fut aussi celle qui a renforcé l’identité à la fois culturelle et scientifique de notre ville.
Je retiens également deux événements de cette année 2018. Tout d’abord, l’orage de grêle qui s’est abattu sur Talence le samedi 26 mai dernier, causant des dégâts importants, mais heureusement, uniquement matériels. Cela a été pour moi l’occasion d’assister à une formidable mobilisation, des citoyens et aussi, très naturellement, des services municipaux, des agents de la Ville qui se sont spontanément tenus à la disposition de tous, aidant là, conseillant ici. Je voudrais leur tirer un grand coup de chapeau, pour ce jour- là, pour tous les autres jours de l’année aussi. Je peux au quotidien constater que ce sont des femmes et des hommes qui ont le service au public chevillé au corps.
Le second évènement a lui eu lieu les 15 et 16 septembre derniers au stade de Thouars. Bien sûr, il s’agit du record du monde du décathlon battu par Kevin Mayer. Tous ceux qui l’ont vécu ne sont pas près d’oublier la charge émotionnelle du dernier tour de piste de Kevin. C’était un moment magique et de communion entre un athlète et le public. Je n’oublierai pas non plus l’émotion qui était celle de tous ces bénévoles, admirables de générosité et qui font vivre le Déca, qui sont le Déca. Ce record qui colle bien à Talence, cet état d’esprit de modestie et de générosité, est je crois à l’image de notre ville. L’année qui vient sera, je le souhaite, dans cette même lignée : ambitieuse et proche, faite de grands projets (rénovation du stade et piscine, équipement culturel, maison des solidarités, école Paul Lapie et Gambetta, videoprotection...), d’échanges et de quotidien, marquée par la volonté permanente de vous accompagner et de vous rendre compte.
Les Talençais veulent, et c’est légitime, être plus associés à nos décisions. Ils veulent une ville plus exemplaire, plus respectueuse de son environnement, de son urbanisme. C’est ce que m’ont appris toutes les rencontres que j’ai pu faire tout au long de cette année D’abord lors de mes « 100 km à pieds » dans les quartiers, en allant me présenter à chacune et chacun, mais aussi tous les quinze jours lors des réunions « parlons ville/parlons vie » et un samedi matin chaque mois avec « Le maire en direct », au cours duquel je rencontre, directement en mairie, sans rendez-vous ni intermédiaire. Je tiens beaucoup à cette proximité.
Cette année fut également celle de plusieurs évolutions et de transformations en prise directe avec notre cadre de vie. Je citerais parmi elles la création du Conseil Municipal des Enfants, l’extinction nocturne de l’éclairage public, la végétalisation d’un grand nombre de quartiers, la promotion des mobilités douces, la relance du débat pour la réouverture de la gare de la Médoquine, le nouveau festival des commerçants et bien sûr l’inauguration du Château des Arts, ainsi préservé et mis en valeur. Il faut aussi, avec par exemple l’ouverture des Halles de centre-ville et le doublement de la pépinière, promouvoir
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