Page 12 - BOUSCAT Mag Printemps 2023
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LES (PETITS) PAS POUR LE DIRE...
Les structures petite enfance du Bouscat assurent l’accueil des tout- petits de 0 à 3 ans en veillant à leur sécurité, leur bien-être et leur bon développement. Par leur travail au quotidien et au travers des nombreuses actions mises en œuvre, les agents spécialisés intervenant dans ces établissements ou à domicile concourent à l’épanouissement et à l’éveil de l’enfant et constituent un appui précieux pour les parents. Afin d’accompagner ces professionnels, pour inventer de nouvelles formes de relation avec l’enfant, explorer d’autres langages, la Direction Petite Enfance a souhaité investir le projet de l’Institut Singulier : Les Pas pour le dire.
Proposer des programmes innovants est essentiel. Notre ambition
(volonté) est d'enrichir le quotidien des enfants, des agents et des parents par des actions positives et joyeuses, c'est le cas avec le projet de l'Institut Singulier que nous avons retenu cette année." Maël Fetouh, adjoint au Maire en charge de la cohésion et de l’innovation sociales.
Les Pas pour le dire est une aventure artistique imaginée par les comédiennes de l’Institut Singulier et proposée par la Direction Petite Enfance dans tous les accueils municipaux. C’est un travail de recherche sur le mouvement et la danse pour saisir l’instant. Les objectifs sont multiples : découvrir sa créativité par le biais de la danse, pouvoir s’exprimer grâce à son corps, partager une expérience collective et faire entrer la créativité dans le quotidien.
Rencontre avec Anne-Lise Coatriné,
comédienne improvisatrice et intervenante
de l’Institut singulier :
« C’est une chance de pouvoir mener ce
travail d’expérimentation pendant 1 an. Nous
sommes spécialisés dans la médiation par
l'improvisation théâtre danse et clown, mais
n’étions jamais intervenus auprès des tout-
petits. L’objet de ce projet n’est pas de faire du
spectacle de danse mais d'explorer un mode
d’expression corporelle avec les enfants et de voir comment ils réagissent. En effet, ce qui est intéressant avec les petits c’est qu’ils sont dans l’instant présent, sans projection, sans jugement et sans représentation. Ils n’ont pas de code, ils sont spontanés et dynamiques. Les tout-petits ne se soucient pas de ce que l’on pense d’eux, ils sont dans une liberté totale. Et c’est en ce sens qu’ils apportent beaucoup aux adultes.
L’aventure au Bouscat a commencé en août 2022 et nous intervenons une fois par mois. Au début c’est l’inconnu, j’arrive avec une valise à musique que je pose au centre de la salle de motricité débarrassée de jouets, accessoires, mobilier...on neutralise l’espace. Je donne les règles du jeu : je peux danser, je peux regarder, je peux inviter un(e) camarade à danser, je n'ai pas le droit de parler. Au fur et à mesure, ils comprennent et apprivoisent très vite cet espace vide, tout comme les adultes encadrants qui, de spectateurs au départ deviennent parties prenantes.
Très vite on se rend compte que l’absence d’objets et le fait qu’ils aient le choix apaisent les enfants. Certains se mettent à danser, d’autres regardent ou écoutent la musique. C’est finalement beaucoup plus difficile pour les adultes d’être dans le lâcher prise, le « sans parole » ou « sans activité ». La danse permet une forme de régulation et d’intervenir autrement. C’est le geste qui remplace la parole.
Ce que je retiens pour le moment de cette expérience, c’est la formidable capacité des enfants à s’impliquer, à faire des choix et à être à l’aise. On leur a donné un espace de liberté qu’ils ont investi, seuls. Il faut faire confiance à nos tout-petits, ils savent, ils comprennent. L’aventure collective a permis à chacun de trouver sa place et créer du lien, un autre lien.
La danse est une activité que tout le monde peut reproduire chez soi. C’est un défouloir ou une détente, et comme les enfants sont vraiment dans le mimétisme, les adultes sont aussi impliqués. La danse ça se partage. »
« C’est la première fois que je participais à ce genre de projet. Il est vrai que c’était un peu déstabilisant, mais Anne-Lise a su nous mettre en confiance les enfants et moi. Nous sommes entrés dans la dynamique, par des gestes simples et après quelques séances la danse est venue. En tant qu’assistante maternelle à domicile c’est une belle expérience et une extraordinaire sensation de liberté sans aucune contrainte. Les enfants se libèrent petit à petit et moi aussi. »
L’institut Singulier interviendra également lors de la Semaine petite enfance qui se déroulera du 22 au 26 mai.
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Nathalie, assistante maternelle de la crèche familiale :
      FOCUS









































































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