Page 12 - Bergerac-Duras Mag Connexion n° 03
P. 12

 Actualité
 Carte d’identité
L’association Vin & société représente l’ensemble de la filière vitivinicole, producteurs et négociants, soit 28 membres : 21 interprofessions régio- nales, parmi lesquelles l’IVBD interpro- fession des vins de Bergerac et Duras, et 7 organisations professionnelles nationales (le CNIV, les Vignerons indépendants de France, la Coopéra- tion agricole-Vignerons coopérateurs, Vin IGP, l’Anivin de France, la CNAOC, l’UMVIN.) Chacun des membres nomme un représentant qui siège à l’assemblée générale de Vin & Société qui définit la politique de l’association et vote le bud- get. Si Vin & Société défend les intérêts des 500 000 acteurs de la filière viticole française, elle est elle-même adhérente à Wine in Moderation - Art de vivre, association européenne qui promeut la consommation modérée et responsable de vin à travers le monde.
vin auprès d’une génération qui s’en est détournée ?
Je ne crois pas qu’il soit trop tard. Par contre, il va falloir vraiment revenir sur nos codes. Si les acteurs de la bière y sont parvenus, grâce à une approche et un marketing plus audacieux, pourquoi le monde du vin n’y arriverait-il pas ? Toutes les enquêtes auprès des jeunes montrent qu’ils trouvent le choix d’un vin compliqué, ils en n’aiment pas le goût et lui reprochent son coût. Si on s’en tient à ça, il y a matière à s’inquiéter. Le paradoxe est que le vin continue en même temps à mobiliser en tant que symbole de la France. C’est devenu une sorte de mythe qui a du sens en tant qu’art de vivre et luxe à la française, mais ce n’est pas pour eux, pensent-ils. Nous devons lutter contre ces a priori, et créer un marketing de la demande, en nous appuyant sur les goûts de ces jeunes consommateurs. Notre filière viti-vinicole a diversifié son offre, elle propose une gamme de vins sublimes, des appellations qui font rêver, mais si les gens ne se sentent pas concernés, nous passons à côté du but.
Quels conseils donnez-vous à vos adhérents pour tendre vers ce marketing de la demande ?
Ce sont nos adhérents, les interprofessions et les organisations auxquels nous livrons nos analyses et les résultats de notre veille législative et réglementaire, qui doivent trouver
leurs solutions. En tant qu’association de lobbying, notre rôle est de travailler auprès des pouvoirs publics pour qu’ils ne prennent pas de mesures mortifères pour la filière. En 2019, l’État a failli instaurer un mois sans alcool, comme pour le tabac. Si la France avait pris cette mesure, elle aurait été le premier pays de l’Union européenne à financer une campagne contre la filière viticole avec de l’argent public. Nous avons obtenu que cette mesure soit abandonnée. C’est ainsi que les associations d’addictologie ont instauré le Dry january. Mais ce n’est pas la même chose que si l’État l’avait fait avec des deniers publics. Aujourd’hui, nous bataillons sur un autre projet de loi qui pourrait nous interdire de recourir à des influenceurs pour parler des vins. La loi Evin a les siens, il n’est pas possible de se voir interdire cette façon de communiquer susceptible de renouer le lien avec les jeunes consommateurs.
> Nelly Fray
 Une enquête IFOP de décembre 2022 sur la participation des Français au Dry January a été commandée par Freixenet Gratien, filiale française de Henkell Freixenet, 3ème producteur et distributeur de vins efferves- cents en France. Il couvre une large gamme de vins effervescents sous ses différentes marques : Prosecco, Saumur, Crémant de Loire, Champagne, c’est aussi un incon- tournable des vins de Bordeaux avec les marques Yvecourt et Premius.
Freixenet vient de sortir une version sans alcool du célèbre effervescent Cordon Negro qui se place à la 4ème place des ventes de vins effervescents sans alcool en grande distribution. Une version rosé vient s’ajouter. Les vins effervescents et vins tranquilles sans alcool sont en plein essor et ils veulent encore doper leurs ventes en proposant des effervescents aromatisés, comme le Festillant Spritz. Les respon- sables de la marque déclarent que les
consommateurs de vins sans alcool ne le vivent plus comme une contrainte, ils font clairement le choix de ne pas boire d’alcool pour des raisons de santé, de perte de poids ou de compensation de leurs excès passés. Là encore, reste à savoir s’il s’agit d’une tendance passagère ou durable.
CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - AVRIL 2023 12
Les vins sans alcool : un effet de mode ?





















































































   10   11   12   13   14