Page 11 - Bergerac-Duras Mag Connexion n° 12
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 matique et d’autre part coller aux envies du consommateur. Des vins fruités, frais, moins alcooleux, souples et moins, tanniques. Le vin rouge en est le parfait exemple, nous savons que le marché est demandeur en vins rouges fruités, légers et faciles à boire. Cette typologie de vins implique pour le vi- gneron certaines contraintes techniques. Tout d’abord, au niveau de la maturité, il est impératif d’anticiper la date de récolte et surveiller sa température en utilisant les ma- tériels de frigories adaptés. Il ne faudra pas attendre une maturité phénologique trop tardive. Une attention devra être également portée sur la macération, elle sera courte, à froid, carbonique ou semi-carbonique. Il sera nécessaire de privilégier une extraction douce et un élevage sans apport de bois, en utilisant soit des amphores ou des œufs qui garantiront un gain en rondeur grâce à la microporosité des matériaux. Il ne faut pas oublier que faire des vins fruités, cela coûte « cher », en raison des techniques et des ma- tériels utilisés. »
Cette adaptation obligatoire aux at-
tentes du consommateur, outre l’aspect technique, nécessite en parallèle une ré- flexion quant au packaging : « Il faut certes être à l’écoute des goûts du consomma- teur mais surtout être attentif à sa façon de consommer. Nous savons tous que la consommation moyenne de vin est en baisse. Nous devons prendre en considéra- tion les tendances actuelles qui favorisent le snacking, des collations salées ou sucrées généralement légères et rapides à consom- mer, les envies de choix variés et de plus en plus, la recherche d’une facilité dans la lecture et la compréhension. Ces éléments factuels imposent donc aux vignerons cer- taines adaptations. Il se doit d’adapter son étiquette au marché visé, son format : 50cl, 37cl, 25cl, BIB, son bouchage et son conte- nant en fonction de certaines zones géogra- phiques, telles que les USA ou l’Europe du Nord. » tente à préciser la directrice d’Œno Centres.
Toutes les attentions et curiosités convergent également vers les nouveaux produits que sont les vins nature, vins
sans soufre et les vins désalcoolisés par- tiellement ou totalement. Pour ces vins, Caroline FLEUR conseille un accompa- gnement rigoureux et régulier : « Pour les vins natures ou sans soufre, la rigueur et l’anticipation s’imposent. Il sera nécessaire de procéder à des suivis réguliers avec des contrôles microbiologiques et toujours avoir à l’esprit d’agir en préventif. Quant aux vins désalcoolisés, l’intervention d’un prestataire extérieur dans la technique de désalcoolisa- tion sera privilégiée avec après cette étape, un gros travail à mener de rééquilibrage des vins pour pallier à la perte d’alcool, à la concentration de certains arômes et à une acidité plus marquée. »
Actualité
 Table ronde : Quelles stratégies pour adapter la production et la commercialisation aux attentes du marché ?
Cathy LOURTET - Responsable technique et ODG, Laurent LEYX-VALADE - Responsable technique vigne pour VLDC (Cave de Berticot), Emmanuel VINSONNEAU - Ingénieur chargé de projet pratiques vinicoles et équipements à l’IFV et Caroline FLEUR - Œnologue, Directrice d’Œno Centres
11 CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - FÉVRIER 2024


























































































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