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 Actualité
Journées techniques Vigne et Vin Bio Quand production rime avec préservation
  Les 2 et 3 mars, des Journées techniques Vigne & Vin bio étaient organisées au CTIFL
de Prigonrieux et sur des domaines présentant diverses problématiques de la viticulture biologique. Leur point commun à tous : impacter le moins possible l’environnement tout en misant sur le couple qualité-quantité. Mission impossible ? Pas sûr.
«Vous êtes des exemples ». Il ne s’agit paspourÉricChadourne,président de l’Interprofession des vins et de la Fédération viticole de Bergerac-Duras, de flatter les participants aux Journées techniques Vigne & Vin bio, organisées les 2 et 3 mars au CTIFL de Lanxade à Prigonrieux et sur des exploitations, mais
de les conforter dans leurs choix.
Car « c’est dur économiquement pour tous les vignerons, même pour les bio », confiait un des participants aux Journées. Pourtant, en 1ère année de commercialisation bio, il ne ferait machine arrière « pour rien au monde ». Alors qu’est- ce qui pousse les vins bio à se priver des béquilles de la chimie ?
« Une certaine démarche de progrès qu’il faut intégrer quand on passe en bio », selon Éric Chadourne. Mais également une attention portée aux choses les plus petites qui, en surface ou en profondeur, font la richesse du sol et en cela œuvrent à la qualité des vins.
La première conférence de la journée du 2 mars consacrée à la viticulture (le lendemain, à l’œnologie) s’intéressait à la vie dans le sol. Et il s’en passe des
Un des vignobles visités l’après-midi du 2 mars pour découvrir les pratiques en bio : engrais verts, cépages résistants, vins sans sulfites ajoutés, biocontrôles, biodynamie...
 CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - MARS 2023
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choses là-dessous. Brice Giffard, maître de conférence à Bordeaux Science Agro, chiffre en moyenne une tonne d’organismes vivants par hectare. Selon la profondeur des horizons sous la couverture pédologique et la qualité de son sol, on estime que 50 à 500 individus faisant plus de 2 mm peuvent cohabiter dans la macrofaune, les plus célèbres étant sans doute les lombrics.
Plus on regarde en profondeur, plus ces organismes deviennent petits, ils sont de 5 000 à 50 000 dans la mésofaune, plus d’un million dans la microfaune et plusieurs milliards de microorganismes interagissent avec les précédents entre la vie en surface et les profondeurs du sol. Et ils agissent positivement, participant à la dégradation des végétaux, à la décomposition et la minéralisation de la matière organique, à la structuration du sol, l’infiltration et la rétention de l’eau et des éléments minéraux apportés à la vigne.
De plus, leur présence, ou leur raréfaction, est un bio-indicateur de l’efficacité des pratiques culturales. Une chose est sûre, selon le chercheur, rien n’est joué. « Par certaines pratiques bénéfiques,
couverts végétaux, apports de matière organique, paillage, agroforesterie..., on peut améliorer considérablement la vie de nos sols. » Avis aux amateurs.
Pratiques bénéfiques
Hors d’œuvre d’une journée consacrée aux pratiques bénéfiques, cette intervention liminaire a permis à Éric Maille, d’Agrobio Périgord, de présenter les intérêts des couverts végétaux. À différencier des engrais verts car les couverts sont implantés pour durer, ils sont à choisir en fonction de ses objectifs. L’idéal selon le technicien est de varier les plaisirs. « On peut faire cohabiter enherbement spontané et couverts semés, diverses variétés, différents modes de destruction... » À l’écouter les combinaisons sont infinies et elles sont la règle en agriculture biologique. Par contre, mieux vaut être connaisseur des plantes et des techniques pour ne pas se louper. Pour qu’un couvert rende service, l’idéal est de se faire accompagner.
Idem si l’on souhaite se lancer en biodynamie. C’est un spécialiste qui le dit : Jacques Fourès, du MABD, Mouvement de l’agriculture biodynamique, a présenté
















































































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