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 Comprendre les critères clés pour évaluer
les couverts
Pourquoi s’intéresser à la flore des vignes au final ? Les espèces qui s’y dé- veloppent peuvent être bénéfiques sur certains points et problématiques sur d’autres. La cohabitation de la flore spon- tanée avec la vigne doit être pilotée au vu de nombreux critères dépendants des espèces observées (Figure 3 et encadré GARANCE).
- D’un point de vue agronomique, le po- tentiel concurrentiel pour les ressources hydrominérales varie selon les stratégies et la période de développement/floraison des espèces. Les apports en matières car- bonées et azotées par les organes aériens et racinaires dépendent de la biomasse de l’espèce et de sa famille (légumineuse ou non). Le système racinaire du couvert peut avoir un effet plus ou moins décom- pactant en surface.
- D’un point de vue organisationnel, la hauteur et le port du couvert s’avèrent plus ou moins gênants selon les espèces.
Apports azotés
Les légumineuses permettent la fixation de l’azote atmosphérique, restitué au sol une fois détruites.
Technique
 Identifier et comprendre les espèces de son couvert avec GARANCE
Afin de gérer au mieux son couvert naturel et de profiter de ses béné- fices, il est indispensable d’établir un diagnostic floristique. Pour répondre à ce besoin, l’outil GARANCE a été dé- veloppé (Figure 2 ci-contre). Il permet d’identifier les espèces qui composent le couvert spontané à l’aide de clés de détermination. Ces clés sont compo- sées de critères de reconnaissances simplifiés et vulgarisés.
Une fois les espèces identifiées, GA- RANCE met en évidence leur impact vis-à-vis des performances viticoles et de la conduite de la vigne. Plusieurs paramètres sont à prendre en considé- ration comme leur concurrence poten- tielle ou encore leur effet décompac- tant sur le sol. Des conseils de gestion sont associés à chaque espèce pour connaître les pratiques permettant de les maîtriser.
Figure 2 : L’outil GARANCE permet de reconnaître et interpréter la flore du vignoble.
Figure 3 : Des clés pour interpréter les atouts et contraintes du couvert spontané.
 Indication sur le couvert
   Intérêt / information pour le viticulteur
   Hauteur et port du couvert
 Une plante haute et dressée peut entraîner une gêne pour le passage des outils et du personnel. Elle peut favoriser les maladies crypto- gamiques en maintenant une humidité au niveau du feuillage et des grappes.
 Restitutions organiques
   Les espèces annuelles permettent de restituer de la matière organique au sol une fois détruites. Plus la biomasse de la plante est importante, plus les restitutions le sont.
   Effet décompactant
   Les graminées bien développées développent des racines profondes. Les crucifères ont des racines pivotantes facilitant la décompaction du sol.
Les espèces se développant par stolons ou rhizomes ne comportent pas de système racinaire décompactant.
   Concurrence
 Les espèces à stratégie compétitrice prélèvent plus de ressources (eau et minéraux) que les espèces rudérales et stress-tolérantes.
Si la période de floraison, qui correspond au moment où la plante prélève le plus de ressources, est simultanée à celle de la vigne, une concurrence est induite.
 Favorable
aux pollinisateurs
   Certaines espèces sont dites mellifères, lorsqu’elles produisent des ressources attirant les pollinisateurs (pollen, nectar). Ce n’est pas le cas des graminées.
   Diversité du couvert
  Un couvert comportant de nombreuses espèces différentes témoigne généralement de pratiques extensives (retard de fauche, travail du sol ponctuel et superficiel par exemple). Il permet la conservation de cer- taines espèces patrimoniales et constitue des habitats pour la faune.
 CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - MARS 2023
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