Page 7 - Bergerac-Duras Mag Connexion n° 12
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 « Des vins qui sont issus soit de Merlot at- taqué par le mildiou, en récupérant les jus et en évitant la macération ou soit avec des Cabernet Franc et des Malbec. Toute la dif- ficulté a été de faire des pressurages très doux et avoir une extraction la plus rapide possible. Ces deux derniers cépages ont apporté un peu plus de fraîcheur. On a donc pour 2023, des vins rosés assez aroma- tiques, fruités, mais plus racés, plus charnus avec des notes épicées. Nous avons mené également un travail minutieux au niveau de la colorimétrie pour rester dans la ten- dance claire. » précise Caroline Chauveton.
Les rouges millésime 2023 demeure- ront dans l’esprit collectif tel le challenge de l’année. En effet pour l’œnologue conseil d’Œnocentre : « Il a fallu jouer en premier lieu sur les choix parcellaires. Il y a donc eu un remaniement dans la sélection des parcelles. Les Cabernets Francs nous ont offert de belles expressions, très par- fumées avec des perspectives très intéres- santes. Les Cabernets Sauvignons ont été dans l’ensemble assez qualitatifs. Les mal- becs ont fait forte impression parce qu’ils ont résisté aux maladies, à la sécheresse, et ont constitué des bases d’assemblage de vin très qualitatives, sur le côté parfumé,
très aromatiques et une concentration en bouche tout à fait raisonnable. Une fois ce choix parcellaire effectué, il a été nécessaire du fait que ces raisins étaient très concen- trés, de faire des extractions les plus douces possibles en revoyant les rythmes de remon- tage, le rythme du travail des cuves pour ex- traire le parfum, la couleur et favoriser les fer- mentations mais de la façon la plus délicate. Un travail également de pressurage plus doux pour se limiter aux tanins les plus qua- litatifs. La question s’est également posée concernant l’élevage en barrique face à des vins rouges concentrés et riches. On a donc travaillé également sur les boisages alterna- tifs afin de redonner un peu de fraîcheur et de fruit par le travail du bois. Dans l’ensemble, cela donne des vins assez charnus pas trop tanniques, sur le fruit, fruits noirs, fruit mûr. Des vins salivants, avec quelque part des acidités assez marquées mais contrôlées. »
Les vins blancs moelleux ont claire- ment bénéficié durant cette campagne de ce climat ensoleillé, ils ont été ramas- sés quasiment en même temps que les blancs secs et les rosés : « Des vins qui seront gorgés de soleil, très fruités, sur des arômes de fruits jaunes, presque d’abricot. On a cette année quasiment le goût des raisins d’origine. Des moelleux fruités, mo-
Dégustation du Millésime 2023
dérément sucrés et équilibrés par des aci- dités maîtrisées, avec un minimum de rec- tifications effectuées. Des moelleux assez flatteurs. Concernant les liquoreux, Les rares pluies de septembre n’ont pas suffi à déclen- cher le Botrytis Cinerea, nous avons donc eu une surmaturation par concentration directe avec le passerillage. Les volumes sont cependant au rendez-vous, de jolis vins, parfumés avec une aromatique dominante de confiture de melon jaune, sucre chaud, assez confit et des notes d’agrumes, plutôt orange amère. C’est assez friand, agréable et un peu atypique pour ce millésime.
2023 ne sera pas un si mauvais millé- sime malgré les conditions subies, et ce de par la technicité des viticulteurs, leur travail à la vigne et à la cuve. Nous aurons donc des vins élégants sur des fruits plus mûrs et plus riches certes, mais avec des nuances subtiles dans leurs parfums et leurs arômes. C’est un millésime qui peut faire exception aux mauvais millésimes dits en 3 tels que 1993 ou 2013. » conclut Caroline Chauveton.
Actualité
  Caroline Chauveton - Œnologue conseil Œnocentres Bergerac-Duras
7 CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - FÉVRIER 2024

























































































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