Page 9 - SJI_BulletinMunicipal-N111
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PRÉVENTION
FORÊT : 95% DU DOMAINE EST PRIVÉ
AVEZ-VOUS UNE IDÉE DE CE QUI SE PASSE DANS NOTRE FORÊT ?
Située dans la proche banlieue de la grande Métropole de BORDEAUX, notre commune présente bien des attraits et notamment son massif forestier important, synonyme d’espace vert à grande échelle, de balades et de libertés...
Rappelons tout de même que ce territoire s’étend sur 9 500 ha, à 95 % privés, sur les 450 000 ha que compte la Gironde.
À titre indicatif, cet espace communément reconnu par les professionnels comme forêt de plantation ou cultivée est essentiellement dédiée au pin maritime, seule essence d’arbre pouvant à la fois accepter, sans risques sanitaires majeurs, de longues périodes de sécheresse comme de pluie abondante sur un sol sablonneux et pauvre.
Le sylviculteur du XXIe siècle est soumis de plus en plus à de nombreuses difficultés pour atteindre ses objectifs futurs. En effet, il est confronté d’une part à des aléas climatiques de plus en plus difficiles à gérer, consécutifs au réchauffement climatique de notre planète, et d’autre part à des risques sanitaires inconnus jusqu’alors, mais provenant pour partie de la mondialisation du marché du bois et naturellement des moyens de transport associés qui engendrent des vecteurs parasitaires nouveaux comme le nématode.
TROIS AXES MAJEURS DÉFINISSENT LES ENJEUX DU MASSIF FORESTIER DE SAINT JEAN D’ILLAC
1er AXE : Enjeu Économique
Les travaux de recherche et d’amélioration de la génétique du pin maritime, de la préparation des sols, des techniques de la sylviculture actuelle (plantation) et surtout des besoins nouveaux du marché mondial du bois et de ses dérivés, permettent compte tenu d’une croissance plus rapide de l’arbre, d’effectuer des coupes rases à partir de 40 ans... alors que nos anciens pouvaient espérer couper leur bois au mieux à partir de 55/60 ans et +.
Ne pas oublier que pour l’Aquitaine, notre filière génère 35 000 emplois, avec un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 3,5 milliards d’euros.
Il est primordial et essentiel que cet enjeu économique soit maintenu et amélioré. Sans revenus financiers pour le sylviculteur, c’est toute la filière bois et la forêt qui disparaissent avec les conséquences que l’on peut imaginer!
2e AXE : Enjeu Environnemental Depuis toujours, nos anciens ont su façonner et protéger ce milieu naturel et fragile.
Bien que les moyens et les techniques de sylviculture aient évolué depuis, le sylviculteur a l’obligation de respecter une charte de bonne conduite qui définit les règles de gestion à respecter et les préconisations imposées par le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF).
Nos actions journalières, dans ce milieu fragile, nous permettent de préserver et protéger les espèces végétales et animales ainsi que la biodiversité.
Les sylviculteurs œuvrent chaque jour à l’équilibre et à la préservation de l’éco- système de cet environnement fragile. Par nos actions permanentes de remise en état de parcelles forestières, après incendies, tempêtes ou coupe rase, nous participons à limiter l’érosion des sols, à absorber les surplus d’eaux pluviales et à limiter les inondations potentielles dans les secteurs urbains en interface avec les secteurs forestiers.
Ne pas oublier aussi que notre forêt contribue efficacement à la diminution des effets de serre de notre planète par absorption du CO2 et rejet équivalent d’oxygène.
Un chiffre : la forêt française, 17 millions d’ha, capte chaque année l’équivalent de 70 millions de tonnes de CO2.
3e AXE : Enjeu Sociétal
Nous nous trouvons là devant un nouveau défi à surmonter suite à l’évolution démographique et à un certain comportement de personnes peu respectueuses de l’environnement. Notre commune, située à proximité de grandes agglomérations dont les espaces boisés deviennent de plus en plus rares, voire inexistants, est soumise
à une utilisation anarchique de son massif forestier bien que privé à 95 %. Cette situation nous impose d’abord et avant tout d’informer les « utilisateurs » de ce milieu fragile et de rappeler les règles élémentaires comportementales dans un tel environnement.
Une campagne d’information permanente auprès du public est mise en place par le service communication de la Mairie.
Le nombre d’incivilités – dépôts de détritus divers, circulation avec véhicule à moteurs, non-respect des parcelles forestières replantées, voitures stationnées sur les pistes DFCI – nous obligent à prendre des mesures en conséquence : arrêtés municipaux, mise en place de gardes des bois, surveillance du massif forestier, etc. Si tout le monde veut bien y mettre un peu du sien, alors nous réussirons ensemble à préserver ce que la nature nous offre de mieux tout au long de notre vie.
Notre but n’est pas de refuser l’accès à la forêt ! Bien au contraire... simplement de se comporter en personne responsable dans ce milieu fragile que nous avons l’obligation morale de transmettre aux générations futures.
Je suis convaincu que nous réussirons.
A. LOUBIAT, Sylviculteur à Saint Jean d’Illac Délégué Cantonal du Syndicat des Sylviculteurs du Sud-Ouest
La ville et l'ASA DFCI ont pris un arrêté limitant la circulation des groupes de promeneurs et cyclistes dans la forêt, qui doivent demander l'accord des propriétaires des parcelles parcourues.
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Printemps 2018 - Bulletin municipal - Saint Jean d’Illac
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95% DU DOMAINE
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